Principaux enseignements
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- La période de réveil est pleine d'incertitude et de confusion pour l'enfant qui a survécu à un arrêt cardiaque ainsi que pour ses proches.
- Lorsque vous parlez à votre enfant lorsqu'il se réveille, parlez-lui lentement et doucement, dites-lui qui vous êtes, où il se trouve et ce qui se passe.
- Préparez-vous à des questions répétitives et rappelez-vous que personne ne peut avoir toutes les réponses en ces temps difficiles.
Comment raconter à mon enfant ce qui s'est passé ?
Pour les membres de la famille proche, aider un survivant d'un arrêt cardiaque à comprendre sa situation peut être une expérience décourageante. Cette situation est d'autant plus complexe que l'enfant n'est peut-être pas en mesure de comprendre ce qui s'est passé. Il était là pendant tout ce temps, mais ne s'en souvient peut-être pas, et il se réveille maintenant effrayé, sa vie ayant été bouleversée d'une manière qu'il ne peut pas entièrement comprendre.
En tant que parent ou soignant d'un enfant ayant subi un arrêt cardiaque, vous pouvez être confronté au défi d'expliquer à votre enfant ce qui lui est arrivé lorsqu'il s'est réveillé à l'hôpital. Cette conversation peut être émotionnelle, déroutante et difficile, mais il est essentiel d'aider votre enfant à comprendre sa situation de la manière la plus simple possible. Sur la base de nos expériences, nous recommandons d'aborder cette conversation avec empathie, sensibilité et soutien. N'hésitez pas non plus à demander de l'aide à votre équipe soignante.
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- Se réveiller après un arrêt cardiaque peut être déroutant et accablant. Abordez la situation avec empathie et compassion, et ne vous sentez pas obligé d'avoir toutes les réponses. N'oubliez pas que vous et votre enfant pouvez ressentir toute une gamme d'émotions, car vous avez tous deux subi votre propre traumatisme.
- Attendez-vous à l'inattendu. Il est difficile de prévoir comment le cerveau de votre enfant fonctionnera à son réveil et dans les jours qui suivent. Pendant cette période d'incertitude, il se peut qu'il ait du mal à vous reconnaître ou à vous comprendre, ou qu'il pose sans cesse les mêmes questions. Cela peut être normal. L'équipe soignante, composée de médecins, d'infirmières, de spécialistes de la vie de l'enfant et éventuellement de spécialistes de la rééducation, sera votre meilleure source d'information concernant la récupération de son cerveau.
- Soyez patient, calme et rassurant. Lorsque vous parlez à votre enfant, adoptez un ton doux et utilisez des phrases courtes et simples, faciles à comprendre. Évitez de le submerger avec trop d'informations à la fois et laissez-lui le temps d'assimiler et de répondre. Soyez patient avec lui et avec vous-même. Veillez à lui faire comprendre qu'il est en sécurité, que vous êtes là et que vous l'aimez.
- Rappelez à votre enfant votre relation. Vous pouvez dire : "Bonjour, [nom de l'enfant], c'est moi, [maman/papa/mamie/grand-père/etc.] Je suis très heureux que tu te réveilles." Ensuite, vérifiez comment il se sent et offrez-lui des mots de soutien et d'encouragement.
- Soyez honnête et évitez le jargon médical. Bien qu'il soit important de dire la vérité sur leur état et le traitement qu'ils reçoivent, essayez d'éviter d'utiliser un jargon médical ou des termes techniques qui pourraient prêter à confusion. Expliquez-lui sa situation dans un langage simple et adapté à son âge, et faites-lui savoir que l'équipe soignante fait tout son possible pour l'aider à se rétablir. En voici un exemple : "Bonjour, [nom de l'enfant]. C'est maman. Papa est là aussi. Tu es à l'hôpital parce que ton cœur a eu des problèmes, mais il fonctionne à nouveau. Les infirmières et les médecins s'occupent de toi et nous sommes ici avec toi.
- Abordez ses sensations physiques et ses inquiétudes. Votre enfant peut être gêné par diverses sensations physiques à son réveil, comme la présence d'un tube respiratoire, d'une ligne intraveineuse ou d'une sonde urinaire. Rassurez-le en lui disant que ces sensations sont normales et qu'il ne risque rien. Par exemple, rassurez-les en leur disant que ces sensations sont normales et qu'elles ne présentent aucun danger : "[nom de l'enfant]tu vas bien. La sensation dans ta bouche est ton tube respiratoire. Tu es en sécurité. Respire. Ton cœur a eu des problèmes, mais tu vas bien maintenant. Tu es à l'hôpital et tu te réveilles."
- Écouter leurs questions et leurs préoccupations. Si votre enfant peut parler, il peut poser des questions ou exprimer des inquiétudes. Écoutez-le et répondez au mieux de vos capacités, mais n'oubliez pas que vous n'êtes pas obligé de connaître toutes les réponses. Il est tout à fait acceptable de dire : "Je ne sais pas, mais nous pouvons demander à ton médecin ou à ton infirmière quand ils reviendront." Ils peuvent avoir des questions ou des craintes sur ce qui leur est arrivé, et vous pouvez les rassurer et les réconforter pendant qu'ils font le point sur leurs émotions.
- Vous pouvez apporter à votre enfant des objets familiers. Certains enfants trouvent utile d'être entourés de leurs animaux en peluche préférés, d'une couverture ou d'un édredon de la maison, et de photos de leurs amis, de leur famille et de leurs animaux de compagnie. Si votre enfant sait lire, le parent ou la personne qui s'occupe de lui peut également utiliser le tableau blanc du patient disponible dans les hôpitaux pour répondre aux questions fréquentes (répétitives) et établir la chronologie des événements qui ont conduit au moment présent. Essayez cette méthode, surtout pendant les longs séjours à l'hôpital.
En résumé, il peut être difficile d'informer votre enfant de son arrêt cardiaque au réveil. Abordez la situation avec patience, empathie et compassion pour votre enfant et pour vous-même. N'oubliez pas de vous appuyer sur le soutien de l'équipe soignante et de votre entourage. En créant un environnement bienveillant, favorable et compréhensif, vous pouvez aider votre enfant à entamer son parcours vers la guérison.
Sources d'information
Paul, M., Bougouin, W., Geri, G., Dumas, F., Champigneulle, B., Legriel, S., Carpentier, J., Mire, J.P., Sandroni, C., & Cariou, A. (2016). Réveil retardé après arrêt cardiaque : prévalence et facteurs de risque dans le registre parisien. Intensive Care Medicine, 42(7), 1128-1136. doi:10.1007/s00134-016-4349-9
Rossetti, A. O., Rabinstein, A. A. et Oddo, M. (2016). Pronostic neurologique de l'issue chez les patients dans le coma après un arrêt cardiaque. The Lancet Neurology, 15(6), 597-609. doi:10.1016/s1474-4422(16)00015-6
Merci à nos contributeurs
Alessandra Dinin & Matthew Douma
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