Protéger le cerveau immédiatement après un arrêt cardiaque

Peut-on épargner au cerveau de nouvelles lésions ?

Il existe plusieurs traitements et procédures que les prestataires de soins de santé peuvent utiliser après un arrêt cardiaque pour protéger le cerveau et le cœur contre d'autres dommages.

Traitement de refroidissement

L'hypothermie thérapeutique, également connue sous le nom de traitement de refroidissement ou de gestion ciblée de la température, est un type de traitement utilisé chez les patients ayant subi un arrêt cardiaque qui ont survécu aux premiers efforts de réanimation (compressions thoraciques, chocs électriques) mais qui restent comateux (sans réaction et incapables d'obéir à des ordres de base). Il s'agit d'abaisser délibérément la température corporelle pour la maintenir à un niveau plus froid ou normal pendant 24 heures ou plus, afin de protéger le cerveau contre d'autres lésions. Ce traitement est généralement pratiqué dans une unité de soins intensifs (USI), mais il peut parfois être entrepris dans le service des urgences.

Lors d'un arrêt cardiaque, le sang cesse de circuler dans de nombreux organes du corps, y compris le cerveau. Lorsque ces organes cessent de recevoir de l'oxygène et des nutriments, cela entraîne la mort des cellules. Le cerveau, en particulier, est très sensible aux dommages. L'idée qui sous-tend le traitement de refroidissement est que lorsque la température du corps est abaissée, certaines activités cérébrales nécessitent moins d'énergie et passent en mode "repos". La diminution de la température peut également réduire l'inflammation du cerveau, comme lorsque nous nous cognons le genou et que nous mettons de la glace pour prévenir ou soulager l'enflure !

Qu'est-ce que le contrôle de la température ?

Afin d'abaisser la température corporelle, les médecins placeront des cathéters (appelés "lignes" par les prestataires de soins de santé) dans les grosses veines du corps où circuleront des fluides froids ou placeront des coussins sur le corps qui seront refroidis par l'intermédiaire d'une unité de contrôle de la température. Cette machine contrôlera la vitesse à laquelle la température baisse, la durée pendant laquelle la température cible est maintenue et la vitesse à laquelle le corps est réchauffé. Pendant cette période, les médecins peuvent utiliser des médicaments pour maintenir votre proche à l'aise et éviter qu'il ne frissonne, car cela réduit les effets bénéfiques du refroidissement sur le cerveau. À la fin de la période prévue pour le traitement de refroidissement, l'équipe médicale arrêtera progressivement les médicaments sédatifs pour permettre le réveil. Ce traitement ne garantit toutefois pas que votre proche se réveillera ou redeviendra comme il était avant l'arrêt cardiaque. Il lui donne la meilleure chance possible de guérir et d'éviter d'autres dommages.

Infections

Il arrive que votre proche développe une infection pulmonaire (pneumonie) s'il a besoin d'une ventilation mécanique pendant une longue période ou si sa salive est passée dans le mauvais tuyau alors qu'il était inconscient. Il recevra des antibiotiques pour traiter l'infection, et des échantillons de sécrétions pulmonaires pourront être envoyés pour trouver la cause de l'infection. Il est important de traiter rapidement une infection dès qu'elle est suspectée, car cela peut prolonger le séjour en unité de soins intensifs et entraîner d'autres complications (propagation de l'infection à la circulation sanguine, modification de la pression artérielle et du rythme cardiaque, et nécessité éventuelle d'une ventilation mécanique prolongée).

Crises d'épilepsie

Il peut arriver que l'équipe médicale soupçonne des crises d'épilepsie ou des convulsions, c'est-à-dire des perturbations de l'activité électrique du cerveau dues à des lésions cérébrales. Il est parfois difficile de savoir si votre proche a des crises lorsque des médicaments sédatifs et paralysants sont utilisés, car ils maintiennent le corps immobile, détendu et endormi, masquant ainsi tout mouvement convulsif qui pourrait se produire. 

Pour confirmer réellement si le cerveau est en proie à des crises, votre proche peut être soumis à un électroencéphalogramme (également appelé EEG). Il s'agit de coller sur le cuir chevelu des disques métalliques (électrodes) munis de fils fins (c'est comme un électrocardiogramme, mais pour le cerveau). L'activité cérébrale est alors enregistrée en temps réel et apparaît sur un ordinateur sous la forme de lignes ondulées. Cela permet d'alerter les médecins si votre proche est en train de faire des crises, même si son corps ne présente pas de mouvements anormaux. S'il s'agit bien de crises, les médecins commenceront à administrer des médicaments anti-convulsivants qui pourront éventuellement être arrêtés une fois les crises contrôlées. Il est extrêmement important de traiter et de prévenir d'autres crises, car si elles ne sont pas traitées, elles risquent d'aggraver les lésions cérébrales.

Sources d'information

Hypothermie thérapeutique après un arrêt cardiaque : https://www.hopkinsmedicine.org/health/treatment-tests-and-therapies/therapeutic-hypothermia-after-cardiac-arrest

Électroencéphalogramme (EEG) : https://www.hopkinsmedicine.org/health/treatment-tests-and-therapies/electroencephalogram-eeg

Merci à nos contributeurs

Samantha Fernandez et Sachin Agarwal