Comprendre le deuil : Le point de vue d'un psychologue

Qu'est-ce que le deuil ?

Le deuil est la réponse naturelle à une perte importante. Qu'il s'agisse de la perte d'une personne, d'un rêve, d'un sentiment de stabilité ou d'autre chose, c'est la façon dont nous, en tant qu'êtres humains, nous acceptons, nous nous adaptons et nous guérissons. Il s'agit d'une situation que chacun est susceptible de traverser à un moment ou à un autre de sa vie. C'est un phénomène à la fois universel et extrêmement personnel. Cela peut également être une expérience très déroutante : comment quelque chose d'aussi profond et d'aussi vaste peut se sentir aussi isolé et individualisé ? Nous pouvons commencer à mieux comprendre l'universalité du deuil en le considérant comme une forme d'amour. Le deuil et l'amour sont presque inséparables et, tout comme le deuil, l'amour est une expérience très répandue, mais qui n'est jamais exactement la même d'une personne à l'autre. 

Nous définissons le deuil aigu comme la forme initiale du deuil qui est souvent intense et qui domine l'esprit de la personne endeuillée. On peut comparer le deuil aigu à un orage violent qui s'empare complètement de notre vie. Le genre d'orage qui annule les projets et provoque une panne d'électricité. Pendant la panne de courant, on peut faire tout ce qui est possible pour s'en sortir, comme allumer des bougies et utiliser des lampes de poche, mais il serait extrêmement difficile de vivre ainsi pour toujours.

Comprendre le deuil en comprenant l'amour

Si le deuil est propre à chaque personne et à chaque perte, il existe d'importants points communs qui semblent universels, traversent les cultures et les continents et défient le temps. Comprendre l'amour et la façon dont il se reflète dans le deuil peut nous aider à mieux comprendre le noyau commun des expériences de deuil. La théorie de l'attachement nous y aide. C'est l'une des théories psychologiques qui soulignent l'importance des relations étroites enracinées dans notre biologie.

Selon la théorie de l'attachement, nous sommes biologiquement poussés à développer des liens étroits avec quelques personnes spéciales tout au long de notre vie. C'est vers ces personnes que nous nous tournons pour obtenir du soutien dans les moments difficiles, et ce sont elles qui nous encouragent à réussir lorsque nous essayons de nouvelles choses. Il est bon d'être ensemble et nous préférons ne pas nous séparer longtemps. Nous voulons aussi prendre soin d'eux. Ils sont les soleils de notre univers personnel. Pourtant, dans les coulisses, hors de notre conscience, des processus physiologiques et psychologiques complexes sont impliqués dans la régulation et le maintien de cet univers. Souvent, seul le tremblement de terre d'une perte, sa perturbation et sa dévastation nous font prendre conscience de l'importance de cette relation.

Comment le modèle basé sur la théorie de l'attachement peut favoriser la guérison

Lorsque nous considérons le deuil comme une forme d'amour, il est plus facile de comprendre qu'il ne disparaît jamais vraiment. Avec le temps, nous apprenons à vivre avec le deuil, à lui trouver une place dans notre vie, à rééquilibrer les perturbations qu'il a causées dans notre corps et notre esprit, et à nous délecter de souvenirs heureux tout en nous rappelant que l'être cher n'est plus là. Si le chagrin ne disparaît jamais vraiment, il évolue avec le temps. Beaucoup l'expliquent comme l'océan : il y aura toujours des vagues. Certaines sont si petites qu'elles n'atteignent même pas les pieds sur le sable. D'autres sont si fortes et intenses qu'elles vous font tomber par terre. Ce qui est important, c'est que vous permettiez au deuil de faire partie de votre monde de telle sorte que vous puissiez reprendre votre vie, vivre des expériences enrichissantes, favoriser les relations et vous remémorer les moments passés avec l'être cher disparu avec paix et joie au milieu de la tristesse inhérente.

Merci à nos contributeurs

Kelsey Cottingham et Natalia Skritskaya